jeudi 28 août 2014

Entre fiction et documentaire, Mauvais genre, une BD remarquable

Mauvais genre est une bande-dessinée touchante, écrite par Chloé Cruchaudet, auteure de la trilogie Ida (qui raconte les aventures d'une "vieille fille" trentenaire à la fin des années 1880 qui se découvre une passion pour les voyages) et de Joséphine Baker. Dans son nouvel album Mauvais genre sorti en 2013, elle aborde là encore des faits historiques en s'inspirant d'histoire vraie qui s'est déroulée pendant la Première Guerre Mondiale.


L'album est très beau, les dessins sont pour la plupart en noir, blanc ou couleurs sombres avec juste quelques touches de  rouge qui font ressortir du sang et des vêtements.

Les premières planches de la BD relatent un procès. On se doute donc déjà que l'histoire s'est mal terminée. On est ensuite plongé dans l'histoire de deux jeunes gens, Paul et Louise. Ils sont très jeunes lorsqu'ils se marient, juste avant qu'éclate la Première Guerre mondiale. Paul part alors à l'armée et est envoyé au front. Naïf et insouciant, il voit la guerre comme une sorte d'étape, presque un jeu, et espère retrouver très vite sa bien aimée. Mais la guerre dure plus longtemps que prévu et il connaîtra  alors l'horreur des tranchées qui ne finit pas. Les premières planches illustrent très justement et durement toute l'atrocité de la guerre. Paul souhaite quitter cet enfer à tout prix et finira par déserter, retrouvera sa femme et devra vivre caché car les déserteurs sont menacés de mort. Mais difficile de rester planquer à ne rien faire ! Louise a alors une idée : si Paul se transforme en femme, il pourra de nouveau sortir. Ce dernier se prend vraiment au jeu, jusqu'à modifier sa façon d'être, sa personnalité, sa sexualité et à devenir une star du bois de Boulogne...

Mais les fantômes de la Grande Guerre reviendront hanter Paul, jusqu'à mettre en péril son couple, son équilibre mental, sa vie.

Exemple de planche avec beaucoup de rouge 

Mauvais Genre est une histoire triste tirée de faits réels. En effet, l'auteure s'est inspirée de l'histoire d'un couple qui a été relatée dans un essai intitulé La garçonne et l'assassin paru en 2011Toutefois, elle emploie un ton relativement léger, l'écriture est moderne, vivante, les personnages attachants, présentés avec leurs défauts leurs espoirs et leurs peurs.

Cet album aborde toute l'horreur de la guerre, en cette année de commémoration du centenaire du début de la Première Guerre Mondiale, et met en lumière le sort des déserteurs qui étaient considérés comme des lâches et menacés de mort pendant des années, même après la fin de la guerre. Mais c'est aussi un album sur le genre, sujet tellement d'actualité ces dernier mois! Y sont abordées les questions suivantes : qu'est-ce-que c'est être une femme, un homme?

Mauvais Genre est une bande-dessinée entre documentaire et fiction, touchante, intéressante, très bien illustrée et facile à lire. Elle a été récompensée par le prix du public Cultura  au festival d’Angoulême cette année.

Mauvais Genre / Chloé Cruchaudet . - Ed. Delcourt (Mirages), 2013

lundi 25 août 2014

Mystères au bord du barrage : Les Revenants, superbe et énigmatique série française

Les Revenants est une superbe série française à l'ambiance particulière où règne une tension permanente et réalisée sans effets spéciaux. La saison 1 a été diffusée sur Canal + en 2012.


Un village isolé dans la montagne quelque part en France, un énorme barrage, des familles brisées, endeuillées, une association d'aide aux personnes en détresse, une vie qui malgré tout semble suivre son cours.... Mais voilà qu'un jour, un étrange petit garçon surgit de nulle part et s'attache à une femme célibataire. Au même moment Camille, une ado de 15 ans morte il y a 4 ans revient chez elle comme si de rien n'était. Puis un homme saute du haut du barrage après avoir revu sa femme décédée il y a 30 ans. Et aussi Adèle, veuve très jeune a refait sa vie avec le capitaine de la gendarmerie, mais c'est alors que surgit son ex mari, Simon, qui n'a pas pris une ride. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu'un assassin ressuscite également...

Léna et Camille, deux jumelles qui se retrouvent 4 ans après le décès de Camille

Victor, à mes yeux le personnage le plus flippant de la série !

Tous ces revenants ignorent que des années se sont écoulées depuis leurs disparitions. Ils ignorent même qu'ils sont morts et revenus. Ils veulent juste reprendre leur place d'avant auprès de leurs proches mais cela va entraîner forcément quelques bouleversements. De plus, après leur retour au village a lieu toute une série d’événements étranges : des pannes de courant, des blessures qui apparaissent sur leurs corps, des visions, des animaux noyés...

Trailer saison 1 :

Les Revenants est une série fantastique un peu particulière puisqu'elle est profondément ancrée dans le réel et qu'il n'y a pas d'effets spéciaux. Ici pas de zombies ou de fantômes. Les "revenants" sont tels qu''ils étaient lorsqu'ils sont partis. S'ils ont du mal à se réadapter à la vie qu'ils ont quitté quelques années plus tôt, on dirait qu'ils ont tout de même changé et gagné en maturité. De plus, ils semblent dès fois lire dans les pensées ou avoir des sortes de pouvoirs...
Simon

Chaque détail de la série est travaillé, rien n'est laissé au hasard, aussi bien dans le scénario que dans la construction des personnages. Aucune parole en trop, pas de mélo, rien n'y est superficiel. Le rythme est plutôt lent mais la tension permanente. Rien que le générique de la série est un petit bijou que je ne me lasse pas de regarder, entre étrangeté, poésie et fantastique. De plus, la musique de Mogwai contribue beaucoup à l'ambiance si mystérieuse de la série.

Le générique :


A la fin des 8 épisodes de cette première saison, il reste encore beaucoup de questions en suspens et de mystères à éclaircir. Que vont devenir ces revenants? Pourquoi sont-ils revenus? La suite dans la saison 2 prévue diffusée bientôt sur Canal Plus!

Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette série. Attention toutefois, Les Revenants peut déranger, car la série soulève des questions sur la mort et l'au-delà, le tout sans éléments fantastiques qui permettent habituellement de mettre une certaine distance.

samedi 23 août 2014

Le Chardonneret : émotion et réflexion dans ce roman fleuve lauréat du prix Pullizer

Il m'aura fallut du temps pour finir ce pavé de presque 800 pages écrit par l'auteur du Maître des Illusions, Donna Tartt ! Le Chardonneret est un roman fleuve dont une grande partie s'apparente à roman d'apprentissage à la J.D. Salinger, puis une partie, notamment vers la fin, tient du roman policier, avant de se termines par des réflexions philosophiques. L'ensemble est superbement écrit avec force de détails sur ces personnages et leurs épopées, il s'en dégage beaucoup d'émotion. Ce roman a suscité des critiques dithyrambiques dans toute la presse littéraire et des commentaires enjoués de nombreux lecteurs. L'auteure a été récompensée en recevant le prix Pullizer 2014 pour son Chardonneret.


L'histoire 

Théo a douze ans lorsqu'il visite une exposition au MOMA de New York avec sa maman passionnée d'art. C'est alors qu'a lieu une violente explosion. Dès lors, l'auteure nous bluffe par le réalisme de la description du chaos qui règne ensuite, les péripéties du garçon pour s'en sortir et la foule d'émotions qui le traversent. On pense alors que cette explosion est le début d'une enquête criminelle, on se demande qui en est à l'origine et pour quelle raison. Mais nous n'en saurons rien. Cette explosion est en fait le point de départ d'une nouvelle vie pour Théo, une vie sans sa maman, et d'une suite de péripéties.
Tout d'abords, lors de sa visite au musée, il est fasciné par une jeune fille accompagnant un vieil homme. Après l'explosion, il va rencontrer ce vieux monsieur mystérieux, dans de tristes circonstances. Ce dernier va lui transmettre une bague et l'inciter à cacher un précieux tableau intitulé Le Chardonneret. On pense que cela va conduire à un trésor caché, une enquête policière, des secrets enfuis... Mais en fait, pas du tout. C'est juste que cette explosion va être un énorme chamboulement pour Théo qui va l'amener à faire des rencontres déterminantes : Hobbie, un vieil antiquaire qui va le prendre sous son aile, Pippa, la jeune fille dont il va tomber amoureux, son ami Andy et sa famille d'accueil, etc.

C'est un roman d'apprentissage sur la vie, ses déceptions, ses douleurs, la difficulté de tisser des relations de confiance, la limite des fois floue entre le bien et le mal, les tentations...
Ce récit nous plonge aussi dans le monde de l'art et des antiquités, nous montre le pouvoir que peuvent avoir certains objets et oeuvres d'art et l'attachement qu'ils peuvent susciter. Et si le précieux tableau est au coeur du roman, c'est seulement dans les dernières pages qu'une magnifique description en est faite.

Un roman documenté qui fait référence à des faits réels

Après quelques recherches sur le net, j'ai constaté que le tableau intitulé "Le Chardonneret" existe effectivement, il a été peint par un élève de Rembrandt, Carel Fabritius, qui est d'ailleurs décédé dans l'explosion d'une poudrière en 1654!

Le Chardonneret, Carel Fabritius, 1654. (source Wikipédia)

Le travail de ce peintre a été redécouvert au 19ème siècle par Théophile Thoré-Burger. L'auteure semble donc s'être inspirée de la véritable histoire de ce tableau pour écrire son roman, dont le narrateur s'appelle justement Théo...

Mon avis

Je ne vais rien révéler de l'intrigue mais j'avoue avoir été surprise (et un peu déçue je l'avoue) à la fin. Pendant 800 pages on se demande quelle était la cause de cette explosion, mais finalement, on ne saura jamais, ce n'est pas ce qui importe à l'auteure. Cette catastrophe est en fait le déclencheur de multiples étapes dans la vie de Théo : le décès de sa mère, son passage dans la famille d'un de ces copains" Les Barbours, une famille bourgeoise quelque peu fantasque qui prendra malgré tout soin de lui. Ensuite, les retrouvailles avec son père qui l'avait abandonné quelques années plus tôt et sa copine excentrique, son déménagement à Las Vegas, sa rencontre avec son ami Boris, lui aussi enfant solitaire et téméraire livré à lui même. Puis la plongée dans l'alcool et les drogues à même pas 14 ans...

Pour résumé, c'est l'histoire d'un garçon qui quitte brutalement le monde de l'enfance pour basculer dans une vie d'adulte très sombre. L'auteure décrit toujours avec justesse et précision les émotions de Théo, cela m'a semblé dès fois un peu long, notamment la description de son séjour à Las Vegas. D'un autre coté, j'ai eu l'impression que certains passages étaient éclipsés, passés sous silence, comme si le narrateur (Théo) vivait les bouleversements de sa vie avec fatalisme, sans chercher à se battre, à se faire une place dans la société. Tout au long de son adolescence et de sa vie de jeune adulte, il garde le secret de ce tableau qu'il a planqué, sans savoir vraiment quoi en faire.
Ce secret finira par le rattraper bien des années après qu'il ait essayé de se ranger. Il ne sera jamais vraiment heureux, toujours nostalgique, amère, triste.

De manière générale, j'ai trouvé que Le Chardonneret est un beau roman, dense et émouvant, très bien écrit, avec précision, tendresse et justesse. Toutefois, j'ai été quelque peu surprise par le rythme d'écriture (certains passages longuets, d'autres passés trop rapidement) et un peu déçue par le déroulement de l'intrigue. Finalement, il ne faut pas voir ce roman comme un livre policier (il est souvent présenté comme tel) mais plutôt comme un roman d'apprentissage, d'introspection, de réflexion philosophiques.

Le Chardonneret / Donna Tartt .- Plon ; Feux Croisés : 2014

Quelques citations :

>> A propos de son ami Hobbie:
"J'ai senti à un niveau viscéral un profond changement d'allégeance, une conviction soudaine, humiliante à faire pleurer, que cet endroit était bon, cette personne était sûre, je pouvais lui faire confiance, personne ici ne me ferai du mal." p.163-164

>> A propos de sa mère :
"Sauf que parfois elle resurgissait brutalement à des moments inattendus, en éclats si rebelles que je m’arrêtais sur le trottoir, soufflé. En un sens, le présent avait rétraci pour devenir un endroit plus petit et bien moins intéressant." p 421-422

>> A propos de son mal être :
"Mon champs visuel s'était rétréci : j'étais dans un tunnel. Toutes ces années où j'avais erré, trop lisse et isolé pour qu'une quelconque réalité se fraie un chemin : un délire qui m'avait fait tourbillonner sur sa vague lente et douce depuis l'enfance, dévoncé et allongé sur la moquette à longues mèches de Vegas, riant à l'adresse du ventilateur du plafond, sauf que je ne riais plus, Belle au bois dormant grimaçant de douleur avec environ un siècle de retard." p 570-571

>> Extrait d'une longue description d'Amsterdam :
"[...] j'ai senti l'étrangeté de la ville m'assaillir, les odeurs de tabac, de malt et de muscade, les murs de café du même brun mélancolique qu'un vieux livre relié en cuir puis au-delà, des passages sombres et des clapotements de l'eau saumâtre, des cieux bas et de vieux bâtiments penchés les uns contre les autres avec un sentiment sombre et poétique teinté d'une vague sensation de destruction, la solitude pavée d'une ville qui donnait l'impression, à moi en tout cas, d'un endroit où l'on pourrait laisser l'eau se refermer sur ma tête." p. 661

>> Réflexion de Théo sur sa vie:
"Et tandis que des raies de lumières vacillante le zébraient, j'avais en parallèle le sentiment écœurant de ma propre vie, pareille à une explosion d'énergie non structurée et éphémère, un pétillement d'énergie biologique statique tout aussi aléatoire que les lampadaires que nous dépassions en un éclair." p.686

"Je voyais à peine comment j'arrivais encore à bouger, à ne pas tomber, comment j'avançais tout court, une sorte d'inconscience infondée et insaisissable qui me transportait bien au-dessus de moi même dans des hauteurs et des creux impersonnels où j'avais l'impression de me regarder d'en haut ...] p 728

>> Questionnement de Théo sur le bien fondé de ses actes:
"Le message de ce livre est très sombre. "Pourquoi être bon." Mais c'est ce qui m'a submergé la nuit dernière dans la voiture. Et si... et si c'était plus compliqué que ça? Et si peut-être contraire vrai aussi? Parce que, si le mal donne parfois des bonnes actions...? Où est-ce qu'il est dit, où que ce soit, que seul le mal résulte des mauvaises actions? Peut-être parfois, la mauvaise manière est la bonne? Tu peux prendre le mauvais chemin et aboutir quand même là où tu veux? Ou bien, vois-le sous un autre angle, parfois tu peux faire tout de travers et malgré tout ça se finit bien?" p. 760

jeudi 7 août 2014

Collages photographiques étranges et poétiques

Exposition Patrick Bailly-Maitre-Grand.

Lors de mon passage au MAMCS, après avoir parcouru finalement assez rapidement l'exposition de Buren, j'en ai profité pour aller voir une autre exposition temporaire, celle de Patrick Bailly-Maître-Grand. Je ne connaissais pas du tout cet artiste qui est pourtant strasbourgeois. Ce dernier fait partie du courant des photographes expérimentaux.
Cette exposition intitulée Colles et Chimères se répartit dans 8 salles et sur deux niveaux, chaque salle présentant une autre série de photos correspondant à une autre facette du travail de l'artiste.
La plupart des oeuvres proviennent d'une donation de l'artiste et l'exposition est présentée en parallèle d'une autre exposition au musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône.


Le travail de l'artiste se base sur une "interprétation des secrets des origines de la photographie – daguerréotypes, rayogrammes, chronophotographies de Marey … - et sur l’exploration de techniques complexes" (cf site du musée). Ses photos ou collages ont souvent quelque chose d'insolite, de drôle ou de dérangeant. On voit qu'il réfléchit sans cesse à de nouveaux modes de construction, de mises en scène et de compréhension de l’image photographique. 

Une partie de ses oeuvres a pour objet le corps humain : des gros plans d'une empreinte digitale en noir et blanc, des photos en mode "radio" de visages ou de parties du corps humain...

Patrick Bailli-Maître-Grand. Source : www.lemonde.fr


Patrick Bailli-Maître-Grand. Source : www.lemonde.fr

Une autre salle montre des photos de "scènes de crimes", comme un matelas ensanglanté, c'est assez glauque et  je n'ai pas trop aimé.
Une de ses oeuvres rend hommage à l'artiste alsacien Jean Arp mais ces photos de lettres A R P flottant dans une soupe ne révèlent pas grand chose et je n'ai pas adhéré.

Certaines séries ont un coté surnaturel, onirique et poétique, comme les photos de ces animaux intitulée "Formol's Band" réalisées avec la technique de la périphotographie qui lui value un grand succès dans les années 1980.  

Les grenouilles : 
Patrick Bailli-Maître-Grand.
La pieuvre :
Patrick Bailli-Maître-Grand.

Mais ma série de photos préférée est celle intitulée "Gouttes de Niepce"montrant des détails de Strasbourg se reflétant dans des gouttes d'eau. Je trouve ces "collages" très poétiques, originaux et recherchés.

Patrick Bailli-Maître-Grand.

Patrick Bailli-Maître-Grand.

La série "Poussières d'eau" a pour sujet les éclaboussures et chutes d'objets (eau' bjets?) et on y voit de superbes photos d'éclaboussures.

Patrick Bailli-Maître-Grand.

Une autre salle montre des photos de vanités. Ou encore des photos d'insectes millimétrés : mouches, fourmis. C'est simple mais fascinant en même temps ! 

Les fourmis :
Patrick Bailli-Maître-Grand.

Ou encore, une série de photos montre une grue devenant de plus en plus floue se reflétant dans l'eau. Il y a une grande diversité dans le travail de l'artiste qui est présenté ici !

Et pour finir, si vous avez le temps, un film explique les techniques employées pour réaliser ces différents montages et collages photographiques.

Dans l'ensemble, c'est une exposition intéressante, de part les techniques employées mais aussi par l'originalité de la plupart des œuvres. Même si je n'ai pas tout aimé, certaines oeuvres valent quand même le détour et je suis contente d'avoir découvert cet artiste local.

Toute la présentation de l'exposition est accessible en ligne sur le dossier de presse de l'exposition dans un document pdf édité par le musée.  où sont notamment expliquées les techniques photographiques utilisées.

mardi 5 août 2014

Des formes et des couleurs

Je suis enfin allée voir l'exposition Buren au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg. Je dis "enfin" car j'en ai beaucoup entendu parlé, mais celle-ci dure jusqu'en janvier 2015, donc vous avez largement le temps d'aller y faire un tour!

Daniel Buren aime prendre en compte deux aspects dans ses œuvres : Premièrement, l'espace, l'endroit où elle vont être exposées, notamment la rue (d'où le terme "travail In Situ"). Ses plus célèbres créations étant les colonnes en marbre noires et blanches derrière le Palais Royal à Paris. Deuxièmement les spectateurs qui sont souvent amenés à déambuler autour des ses représentations.

Les colonnes de Buren à Paris

L'artiste aime construire des œuvres géométriques. De plus, ses "constructions" jouent sur les espaces, les couleurs, les points de vue, la luminosité et ont souvent un rôle décoratif habillant un lieu, un espace et prenant à partie les passants.
C'est un artiste reconnu sur la scène nationale et internationale depuis plus de 30 ans. On peut voir la liste de ses réalisations ici.

L'exposition actuellement présentée au Musée d'Art Moderne s'intitule "Comme un jeu d'enfant, travaux In situ"et se répartit en deux lieux : l'extérieur du musée et l'exposition temporaire dans le musée.


Si vous habitez Strasbourg, vous avez sûrement remarqué le nouvel habillage du musée d'art moderne depuis le mois de juin, constitué d'une multitude de carreaux colorés (rouges, jaunes, bleus, verts et blancs) sur les 1500 m² de la verrière. Avec la lumière et les reflets du soleil, c'est très joli. 

Photo : Rue89 Strasbourg Photo © Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg, Mathieu Bertola / dr)

Depuis l'intérieur du musée, les couleurs de la verrière semblent plus vives, plus colorées.

Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg

Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg

L'exposition temporaire Comme un jeu d'enfant, travaux In situ tient dans une grande salle. Il s'agit en fait de constructions géométriques en bois de toutes formes. La partie au fond de la salle présentent des blocs géométriques blancs sur fonds blancs. Dans l'autre partie de la salle se trouvent des formes géométriques colorées.
Ces formes (cubes,cylindres, tours...)  rappellent des légos ou des jeux de construction pour enfants dont le but est de les emboîter, de construire et de déconstruire. Certaines constructions ressemblent à de petites maisons. 

 Les formes blanches et diverses perspectives :



Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg

 
Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg

Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg

La limite entre les deux parties blanc / couleur :

Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg

Le "monde des couleurs" :

Daniel Buren, ADAGP 2014 / Musées de Strasbourg





Dans l'ensemble, c'est une exposition très colorée et assez gaie dans laquelle on peut déambuler, mais j'ai trouvé le tout assez simpliste et enfantin, (certes c'est le nom et donc le but de l'oeuvre), mais à mon sens cela manque de message ou de performance artistique.

Exposition Buren, Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg. Du 14 juin 2014 au 4 janvier 2015