samedi 16 novembre 2019

Du road trip ado au thriller haletant : une remarquable petite série à découvrir

Si vous avez Netflix, vous avez peut-être déjà regardé cette petite série de 8 épisodes de 20 minutes intitulée "The End of the F***ing world." Si non, je vous la conseille vivement ! Je viens de finir les deux saisons et j'ai beaucoup aimé cette série originale. Amateurs d'humour noir, vous devriez apprécier.


Dans l'Amérique profonde, deux ados déprimés à tendance sociopathe se rencontrent et décident de fuguer. 
James est un ado renfermé qui a perdu sa mère alors qu'il n'était qu'un enfant. Élevé par son père, un "gentil abruti" qui fait de son mieux, l'ado s'ennuie à l'école et dans sa vie en général. Il se croit psychopathe et se demande ce que ça ferait de mettre ses cruels fantasmes à exécution.
Alyssa est une ado rebelle, froide, toujours sur la défensive et à chercher les limites. Elle ne trouve plus sa place dans sa famille recomposée, sa mère s'occupe de ses petits frères et son beau-père est un c***ard. Elle est toujours en colère et sent en fait très seule.
Tous les deux se sentent incompris et manquent surtout d'attention et d'amour.

Trailer :

Quelque part, ils étaient faits pour se trouver. Alors qu'Alyssa pousse James à fuguer, ce dernier se demande ce que ça ferait de tuer Alyssa, tout en étant un peu attiré par elle. C'est alors que débutent leurs aventures. Mais leur fugue et leurs bêtises d'ados vont vite dégénérer et les deux jeunes ne maîtriseront plus le cours des événements.


Au cours de leurs péripéties, leurs carapaces de durs à cuir vont tout doucement se fendiller et laisser transparaître des émotions alors que leur escapade va se transformer en road movie épique.

C'est une série sur l'adolescence, la quête de soi, la perte de repères (familiaux, sociétaux...). Mais ça devient aussi une série sur le mal-être, la dépression et d'autres sujets bien plus graves que je vais éviter de spoiler. Tous deux recherchent des sensations pour se sentir vivants et c'est ce qui va les entraîner dans une histoire sordide qui va vite les dépasser. Le road-trip ado se transforme ainsi en quête policière dans la saison 1 et en thriller à la sauce des frères Coen dans la saison 2 !

La série est très bien réalisée, les images sont soignées, certains plans sont magnifiques. Les huit épisodes de vingt minutes sont bien rythmés, on ne s'ennuie pas une seconde et la tension monte crescendo. Le ton est souvent caustique, décalé, à la fois drôle et tragique surtout dans la première saison, mais bien plus grave dans la saison 2. Ce deuxième volet tient d'ailleurs plus du thriller psychologique.
Les dialogues sont souvent percutants et une voix off nous livre les pensées des protagonistes. Pour James, il s'agit souvent de souvenirs d'enfance dans la saison 1 et pour Alyssa, des réflexions psychologiques ou philosophiques sur le sens de la vie, le mal-être adolescent, la quête de soi. Quelques exemples de pensées d'Alyssa :

"Le problème des gens qui manquent d'amour c'est qu'ils sont plus vulnérables."

"C'est comme une maison hantée sauf que le fantôme c'est moi."

"On peut rester prisonnier d'un endroit sans même s'en rendre compte, et si on fait pas attention on peut y rester enfermé pour toujours.  

Les deux saisons sont accompagnées d'une superbe bande son rock et rétro, à retrouver ici.

La série TV est adapté d'un roman graphique de Charles Forstman.


The End of the f***ing world, saison 1 et 2 / série britannique crée par Charlie Covell et réalisée par Jonathan Entswistle avec Alex Lawther, Jessica Barden, Naomi Ackie. 2017-2019. Diffusée sur Netflix actuellement.