samedi 21 mars 2015

Quand Tim Burton fait autre chose que du Tim Burton, ça donne un bioptic plutôt réussi.

On connait et apprécie (ou pas, c'est selon) Tim Burton pour ses films à l'ambiance sombre et fantastique (Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d'argent, L'étrange Noël de Monsieur Jack, Sleepy Hollow, Sweenie Tod, etc), son ambiance magique, son humour noir, ses films en stop-motion (Frankenweenie), ses acteurs fétiches (Johnny Deep) et... ses personnages aux grands yeux.




Par contre, vous ignoriez peut-être  d'où lui vient cette manie de créer ces personnages aux grands yeux!
Avec Big Eyes, Tim Burton a voulu rendre hommage à une femme peintre dont il s'est inspiré pour créer ses personnages : Margaret Keane. Il prouve ici qu'il peut faire autre chose que du "Tim Burton" avec ce bioptic romancé qui retrace l'histoire d'une peintre américaine. 


Début des années 50, Margaret quitte son mari avec sa fille et part démarrer une nouvelle vie à Los Angeles où elle retrouve une amie de longue date. Mais ce n'est pas évident d'être une jeune mère célibataire à cette époque, de trouver du travail et un logement sans "mari". Peindre des enfants aux grands yeux est son passe-temps favori, et c'est en exposant ses tableaux dans le quartier des artistes qu'elle rencontre l'élégant Walter Keane. Beau parleur, séduisant, fortuné, Margaret tombe sous le charme de cet inconnu. Et, alors que son ex mari menace de lui prendre sa fille au vue de sa nouvelle situation précaire, une demande en mariage rapide et inattendue de la part de Walter semble lui assurer un avenir garantit.

Margaret (Amy Adams)

Les deux amoureux et peintres amateurs essaient de percer dans une ville qui ne jure que part l'art moderne à ce moment là. Et, lorsque certains s’intéressent de plus près aux toiles de Margaret, qui signe dorénavant Keane tout comme son mari, ce dernier s'attribue progressivement son travail. Tout cela se fait très progressivement, presque sans faire exprès. Et lorsque les "Big Eyes" de Margaret rencontrent un succès fou, ses personnages étant dérivés à toutes les sauces, Walter s'attribue le succès et la fortune de sa femme.

M et Mss Kean

une des peintures de Margaret

Pendant une bonne partie du film on se dit que ce nouveau mari n'est pas si mal, que ce n'est pas de sa faute.
Mais, au fur à mesure que l'on avance dans l'histoire, c'est comme lorsqu'on gratte sous le vernis de certaines peintures, on découvre les vices cachés, les mensonges, les malversations... Et à un moment donné, la vie de Margaret se transforme en enfer. Je ne vais pas en dire davantage si ce n'est qu'on se laisse prendre par cette histoire. 

Bande annonce :



Après vérification dans Wikipédia, il s'avère que Tim Burton s'est autorisé quelques libertés avec les dates et a ainsi réduit la chronologie des événements sur une dizaine d'année.

Alors, bien sûr, ce n'est pas un film mémorable, il est au contraire plutôt banal. Cependant, j'ai trouvé intéressant l'hommage rendu à cette femme peintre, qu'on aime ou non son travail. Ça reste une histoire touchante, un portrait des années 50, époque où il était difficile pour une femme de se faire une place, de gagner en indépendance. 
Certes, les traits des personnages sont forcés : Margaret semble bien trop douce et trop naïve par moment et Walter (interprété par Christoph Waltz) ressemble davantage à un clown arrogant qu'à un prince charmant (charmeur) avec toutes ses simagrées, mais je vois ça comme une petite touche comique à la Tim Burton qui aime toujours caricaturer ses personnages. 


C'est aussi un film sur le milieu de l'art, notamment l'apparition d'une nouvelle forme d'art populaire dans les années 60, suivi du développement d'une culture de masse, des produits dérivés, etc.

Enfin, on peut souligner le soin apporté aux images qui sont très lumineuses et nous offrent de belles vues de Los Angeles. Les décors ainsi que les personnages sont très stylisés. L'ensemble créé un sympathique charme vintage. De plus, la musique est bien choisie (musique composée par Dany Elfman et quelques morceaux de Lana Del Rey.) 



Et voici comment était la véritable Margaret Keane dans les années 60 :

source : Getty image

Et voici un photo de la vraie madame Keane et son interprète aujourd'hui:



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