jeudi 4 juillet 2013

The Bling Ring, entre jeunesse dorée et célébrités, un film plutôt cool !

Quand Sofia Coppola sort un film, on s'attend à du haut niveau. N'est pas fille de Francis Ford qui veut! Et après les très forts Virgin Suicide et l'étrange Lost in Translation qu'elle réalisa alors qu'elle n'avait même pas 30 ans, suivi du très pop Marie Antoinette sorti en 2006, on commence à avoir quelques attentes cinématographiques.


Élevée dans le milieu du cinéma, des stars et donc du "bling bling", Sofia Coppola aime filmer la jeunesse dorée américaine. Elle est aussi passionnée de mode (Elle créa d'ailleurs sa propre marque de vêtements à la fin des années 90 après avoir travaillé avec Karl Lagarfeld). Rien d'étonnant quand on sait tout cela à ce que son nouveau film the Bling Ring ait pour sujet la jeune bourgeoisie de Los Angeles, la mode et les "people".


The Bling Ring est tiré d'un fait divers qui s'est réellement passé à Los Angeles en 2010 : des adolescents se sont introduits et ont cambriolé les villas des stars pendant leurs absences. 
Ici c'est l'histoire de Marc, nouveau dans son lycée, mis à l'écart par ses camarades, qui se rapproche de Becca, jeune fille qui n'a pas froid aux yeux. Avec leurs amis, ils s'ennuient et rêvent de vivre la vie des stars : Que font elles? Avec qui sont-elles en couple? A quelle soirée glamour vont-t'elles aller? Quelles nouvelles fringues se sont-elles achetées? Ils passent leur temps à chercher des infos sur Internet, à se prendre en photo avec leur téléphone portable et à s'afficher sur Facebook. 

Becca et Marc

Ces ados ont un tel désir de plaire et d'être acceptés par leurs pairs qu'ils sont prêts à tout pour être au top de la mode. Ils vont se mettre à guetter les absences des stars afin de squatter leurs villas et d'y faire leurs "courses" de luxe! (Petite anecdote, Paris Hilton, victime du vrai gang "the bling ring" en 2010, a prêté sa villa pour le tournage de plusieurs scènes du film. L'occasion de constater que celle-ci a un ego sur-dimensionné au point de décorer sa maison à son image!)

Bande-annonce : 


Si le scénario n'est pas extraordinaire, l'intérêt du film est dans la manière dont il est réalisé : filmé de façon quasi documentaire, alternant gros plans sur les visages des personnages, scènes de liesse soulignant l'insouciance de cette jeunesse dorée et dévergondée, extraits d'interviews réalisées dans le futur, scènes filmées de loin (notamment une scène où on aperçoit depuis le haut d'une colline de L.A. les silhouettes de Marc et Becca "visitant" la villa d'une star avec pour fonds sonore les grillons et les sirènes de pompiers). Elle insère également des extraits de véritables émissions "people" et des photos de stars défilant à toute vitesse... C'est donc une composition originale  et dynamique qui rend ce film attractif. Un film par ailleurs bien rythmé et supplanté d'une BO pop, électro et hip-hop, qui colle parfaitement au film, notamment avec les morceau 212 d'Azealia Banks, Sunshine de Rye Rye, Super Rich Kids de Franck Ocean ou Bad Girls de MIA.


Les jeunes acteurs jouent plutôt bien, notamment la jeune interprète de Becca, Katie Chang, et Emma Watson est parfaite en sale gosse de riche qui sait toujours attirer l'attention sur elle et rêve de célébrité! (Il faut dire qu'elle n'est pas aidé par sa mère).

Nicky (Emma Watson)

Dans ce film, Sofia Coppola rend les célébrités détestables pour leur coté matérialiste (après avoir vu les quantités de vêtements de luxe et la salle des chaussures de Paris Hilton, on reste juste bouche-bée!) mais  dénonce aussi les médias qui entretiennent le mythe qui font que les célébrités restent des modèles de beaucoup de jeunes, et les parents, ici à coté de la plaque. Pour tous, le rêve américain, c'est de passer à la télé à n'importe quel prix...

Becca, Marc et Chloé

Un film sur la futilité et l'insouciance de la jeunesse américaine. Le jeune Marc est sans doute le seul à avoir un peu la tête sur les épaules et dit à la fin : "Les gens m'aiment alors que j'ai fait des choses répréhensibles ! Pourtant, si j'avais fait quelques chose qui m'avait semblé bien pour moi, j'aurais peut-être été le seul à en être fier. Cela résume bien la fascination des USA pour les "bonnie and clyde".

Pour résumé : une film sympathique, non mémorable certes, mais bien réalisé avec une attention particulière portée aux détails et beaucoup d'humour à l'intention des stars !

Sorti en juin 2013.
Le film était présenté dans la catégorie "Un certain regard" au festival de Cannes, 2013.

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