dimanche 9 mars 2014

Péripéties burlesques au Grand Budapest Hotel

Wes Anderson nous offre une nouvelle plongée dans son monde burlesque et poétique, après le superbe Moonrise Kingdom sorti en 2012.
The Grand Budapest Hotel, c'est l'histoire d'un grand hôtel situé dans une montagne du "Zubrowka" (pays imaginaire de langue germanique situé plutôt à l'Est) et de son personnel atypique.


Le film commence par une fille lisant un livre dans un parc, livre écrit par un vieil homme, qui fut client de l’hôtel quelques années plus tôt et rencontra le propriétaire des lieux qui lui raconta comment il en arriva là. Dans les années 80, l’hôtel à la décoration kitche héberge quelques rares clients aux allures fantomatiques et semble sur le déclin. Mais le récit du propriétaire des lieux fait revivre l’hôtel à ses heures de gloire, entre les deux-guerres.

Après 15 minutes d'introduction quelques peu difficiles à suivre en raison de cette narration "gigogne" mélangeant narrateurs et époques ainsi que des nombreux flasch-back, on finit par se laisser entraîner au cœur de l'histoire de cet établissement, lorsque c'était un lieu plein de vie durant les années 1930.

Bande-annonce :

Résumé :

C'est l'histoire de Gustave (interprété par Ralph Fiennes), concierge de l'établissement et de son lobby boy, Zéro Mustapha, qu'il prendra sous son aile, prémices d'une longue relation de confiance et d'amitié ainsi que d'une grande aventure. Gustave est un dandy aux bonnes manières qui prend très à coeur son rôle de gardien de cette institution.



Gustave, le concierge

Il apprécie la compagnie des femmes mûres, voir âgées qui le lui rendent bien. Lorsqu'une de ses fidèles clientes et amantes décède brutalement, il décide d'aller lui rendre un dernier hommage et se retrouve mêlé à des histoires d'héritage aux conséquences imprévues, entraînant méprise judiciaire, prison, course-poursuite avec un psychopathe, etc. Le tout sur fond de montée du fascisme. C'est ainsi que Zéro, son fidèle serviteur, se retrouve au milieu de toute cette aventure et tombera amoureux d'une jeune pâtissière.

Mustapha Zéro, le lobby-boy

Madame D.

Mais le scénario ne serait rien sans la parfaite réalisation de Wes Anderson qui, comme d'habitude, parvint à teinter son film d'un voile de poésie, d'un décalage burlesque, grâce notamment à ses personnages exceptionnels. On retrouve ainsi son univers si particulier, qui se situe quelque part entre film, théâtre et conte. Il a l'art de parvenir à mettre judicieusement en avant des scénarios alambiqués, d'aborder des sujets graves de manière décalée, voire drôle (l'immigration, les meurtres, le nazisme...)

M. Gustave, Zéro, Madame D et le garçon d'ascenseur.

C'est un film très esthétique, un soin particulier ayant été apporté aux décors, souvent somptueux. De plus, dans les films de Wes Anderson, chaque détail a sa place et une signification particulière. Tout est stylisé, avec souvent un coté rétro. Les personnages sont tous atypiques, hauts en couleurs, mais sans être stéréotypés, ils ont vraiment des tronches particulières! Il faut souligner les jeux d'acteurs exceptionnels et  les nombreux seconds rôles remarquables (Jude Law, Mathieu Almaric et quelques uns de ses acteurs fétiches comme Bill Muray , Adrien Brody et William Dafoe...)

Mustapha Zero et Agatha sa fiancée

Il est assez difficile de résumer ou de parler de ce film tellement il est original, de par sa construction et par l'ambiance générale qui s'en dégage.
Malgré quelques difficultés à entrer dans le film au début, on finit par être entraîné dans cette course-poursuite à la fois burlesque et dramatique et on ne peut qu'être admiratif du soin apporté à la réalisation.

The Grand Budapest Hotel / réalisé par Wes Anderson, avec Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham, Mathieu Amalric, Adrien Brody, Willem Dafoe. Sortie le 26 février 2014

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