jeudi 21 mai 2015

Les mondes miniatures et imaginaires de Frank Kunert : une expo photo bluffante!

Je vous invite à découvrir une très belle expo photo actuellement à La Chambre : celle de  Frank Kunert, un artiste allemand qui expose pour la première fois en France. Artiste plasticien et photographe, il créé des maquettes représentant des scènes urbaines et des scènes de vie quotidiennes en pâte à modeler, papier cartonné, accessoires divers et peinture, le tout avec force de détails et dans une ambiance très 80'. Il y ajoute à chaque fois une petite touche décalée grâce à un détail du décors ou une mise en situation étrange, ce qui donne ensuite à la photo un coté poétique ou ironique.

La préparation d'une maquette détaillée lui prend  plusieurs semaines et doit demander beaucoup de patience et de minutie! Je suis admirative du travail de fourmis nécessaire pour réaliser de telles maquettes brillantes de réalisme. Il photographie ensuite ces "mondes miniatures" en quelques secondes. Les photos montrent des scènes très réelles : de prime abord je suis frappée par l'ambiance rétro qui s'en dégage puis par l'aspect poétique, décalé, ironique.
Chaque image sollicite notre imaginaire, nous invite à nous raconter des histoires et pourraient, dans bien des cas, illustrer un conte.

Je vous laisse juger par vous même avec ce petit aperçu de quelques œuvres qui m'ont particulièrement plu.


La maquette de la "grande roue des automobiles" (à gauche) suivie du résultat photographique (à droite), qui fait ressortir toute la poésie qui se dégage de sa création.

Pas besoin de légende pour comprendre l'image ci-dessous, une maquette reproduite avec force de détails de minis objets du quotidien. Entre absurde et vérité... 

Frank Kunert

Une de mes photos préférées, métaphore de la société de consommation et de loisirs. On ne peut que penser à Charlie et la Chocolaterie!

Frank Kunert

Et quelques autres clichés que j'aime beaucoup pour leur coté absurde et fantaisiste mais aussi pour la réalisation tellement réaliste.

Frank Kunert

Frank Kunert

Pour en voir davantage, passez à La Chambre place d'Austerlitz avant le 7 juin, c'est gratuit, près du centre-ville et ça vaut le coup d’œil !

Plus d'infos sur le travail de l'artiste et sur cette exposition sur la page dédié à l'artiste et sur le site de l'artiste : http://www.frank-kunert.de/

Wunderland (Les mondes miniatures) / exposition de Frank Kunert, La Chambre, Strasbourg, du 10 avril au 7 juin 2015.
Entrée libre du mercredi au dimanche.



mercredi 13 mai 2015

Après la prison, retour à la vie normale? Rectify, une belle série à forte dimension psychologique.

Rectify est une série américaine sortie en 2013. La première saison fut diffusée sur ARTE en octobre 2014. Avec un peu de retard, je viens de regarder la première saison de cette belle série qui contient 6 épisodes de 45 minutes environ et se regarde assez rapidement.


L'histoire : Daniel Holden a passé 19 années en prison, accusé d'avoir violé et tué une adolescente de 16 ans alors qu'il en avait 18. Dans le couloir de la mort depuis des années, il finit par être disculpé par des analyses ADN. A sa sortie, sa famille vient l'accueillir avec beaucoup d'émotion.


Daniel doit alors réapprendre à vivre parmi les vivants après avoir passé presque deux décennies, soit toute sa vie d'adulte, dans une pièce sans fenêtres. Il redécouvre des joies toutes simples comme se coucher dans l'herbe, écouter de la musique, voir le soleil se coucher, etc.  Mais ce n'est pas évident de reprendre une vie "normale" après avoir passé autant d'années en prison, d'autant plus que bien des choses ont changé en vingt ans.

Trailer :

Sa famille tente de gérer son retour tant bien que mal : sa soeur Amantha lui est très dévouée et semble avoir vécu toute sa vie pour faire libérer son frère, sa mère s'est retranchée dans sa bulle, son jeune frère, ado, découvre ce grand frère qu'il n'a jamais vraiment connu... Daniel se rapproche également de Tawney, l'épouse de son demi-frère, douce jeune femme très pieuse.
Cependant, Daniel et sa famille doivent  faire face à la méfiance des habitants de cette petite ville américaine, car nombreuses sont les personnes qui le croient coupable malgré sa libération, même parmi la police. Entre crainte et fascination, la petite ville puritaine a des sentiments très partagés envers cet ancien détenu.

Daniel et Tawney

Le personnage de Daniel est froid et mystérieux. L'acteur Aden Young interprète à la perfection cet homme désorienté à sa sortie de prison plongé subitement dans le monde réel. Il semble toujours perdu dans ses pensées, dans la bulle qu'il s'est créé pendant presque vingt ans. Sa retenue et son manque d'émotion en font un personnage très étrange, assez froid. Si on peut se montrer compréhensif ou ému, on s'interroge nous aussi sur sa culpabilité dans l'affaire pour laquelle il a été condamné. C'est très subtile. Cette série me fait penser par moment à Homeland (la sortie de captivité, le retour à la vie normal, le doute sur une éventuelle culpabilité, l’Amérique puritaine...) ou a True Detective pour les longs plans lumineux, la psychologie des personnages.


Le rythme de la série est assez lent, sans être ennuyeux. Pas de long discours dans cette série, mais des dialogues brefs, souvent incisifs. Les plans sont très beaux, quelques fois poétiques. Le générique de la série annonce déjà la couleur.

Générique de la série :


Avant d'être une série policière, Rectify est avant tout le portrait d'un homme que la prison a brisé, la peinture d'une petite ville américaine et un arrêt sur image de la société d'aujourd'hui. C'est davantage une enquête psychologique. L'écriture du scénario révèle une grande sensibilité et dépeint ces personnages avec beaucoup d'émotion, avec de nombreuses ellipses et non- dits, ce qui contribue finalement à la richesse de la série.

Amantha, la soeur de Daniel

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas être pressé dans Rectify mais qu'on ne s'ennuie pas pour autant. De plus, on ne peut qu'être touché par cette histoire qui pourrait être inspirée de faits réels.
On attend la saison 2 avec impatience !