jeudi 20 décembre 2012

la machine vous épie!

Et si une machine épiait tout vos faits et gestes? Et si on vous surveillait en permanence?

Parmi toutes les séries visionnées ces derniers temps, peu sont celles qui m'ont marquées. Je souhaite toutefois parler de la série Person Of Interest que j'ai regardé récemment.


Réalisée par J.J. Abrams (le créateur des séries Lost, Star Trek, Alias et de Fringe et du film Mission Impossible 3) et Jonathan Nolan (le frère de Christopher Nolan, réalisateur notamment de The Dark NightPerson Of Interest est une série dans laquelle on se laisse entraîner.

Voici l'histoire : Un ancien agent de la CIA présumé mort, John Reese, erre dans les couloirs du métro sous l'apparence d'un clochard. Repéré par Finch un millionnaire (interprété par Michael Emerson un ancien de Lost!) ,  il est "embauché" pour aider celui ci à sauver des gens. 


En effet, ce riche bon saint-maritain est l'auteur d'une "machine" qui espionne tous les citoyens par l'intermédiaire des caméras, des téléphones et divers moyens de télécommunication. Chaque jour la Machine lui donne le numéro de sécurité sociale d'une personne en danger.. Il s'est donné pour mission de sauver ces personnes mais a besoin pour cela d'un acolyte sur le terrain. Tous deux vont prévenir le crime avant qu'il ne se produise, en utilisant des méthodes borderline, en tentant également d’échapper à la police qui poursuit ces deux agitateurs qui agissent avec leurs propres méthodes.  Une sorte de Batman et Robin 3.0 qui se faufile entre les gangsters, les flics ripoux, les anciens chefs de la CIA qui veulent la peau de John Reese... 


Tous deux trouveront deux acolytes dans la police mais ils devront faire attention à ne pas se faire prendre par les collègues ripoux. Jusque là, rien de folichon je vous l'accorde. D'ailleurs, le début est un peu ennuyeux : un clochard doué en karaté devient du jour au lendemain une sorte de play-boy super héros ... Le scénario de chaque épisode est répétitif : Finch reçoit le numéro de sécurité social d'une personne en danger puis il demande à Reese de protéger cette personne en le guidant à distance grâce à une oreillette... L'homme de l'ombre et l'homme de terrain. 
Mais en toile de fond, les sujets traités sont intéressants.
Comme dans Homeland, c'est une série sur la paranoïa américaine post 11 septembre, la volonté de traquer le terroriste qui sommeille en chacun de nous. Et les déviances qu’entraîne ce genre d'espionnage, une critique de la société moderne qui épie ses concitoyens à leur insu.


Les épisodes sont assez bien construits, comme des mini-James Bond dans lesquels les scènes d'action font toutefois sourire car ce John Reese arrive toujours au bon moment pour pulvériser les méchants! (d'ailleurs dans un des premiers épisodes, alors que Reese surgit de nulle part avec ses flingues, un gamin lui dit "eh mais t'es qui toi ? James Bond?). Si chaque épisode est une aventure en soit, l'histoire de fond, le fil conducteur de la série est bien construit et le scénario tient la route. Et la série répond progressivement aux questions qu'on se pose dès le début : Pourquoi cet ex agent de la CIA s'est il retrouvé à la rue? Qui est réellement Finch l'auteur de la Machine? Qu'est-ce-que réellement la Machine?


On adore également le rôle énigmatique de Finch, ce marginal à la fois attendrissant, mystérieux et un peu effrayant. 
La fin de la première saison est inattendue et ouvre de belles perspectives pour la saison 2!

Person of Interest / J.J Abrams et Jonathan Nolan, avec Jim Caviezel et Michael Emerson 

mardi 11 décembre 2012

Un film bien populaire

Populaire c'est le genre et le titre du dernier film que je suis allée voir. Réalisé par un inconnu, Régis Roinsard (son premier film apparemment), je préfère prévenir en disant que ce n'est pas un grand film d'auteur, c'est même assez nunuche par moments et dès le début on sent arriver la fin tellement prévisible et romantique!


Mais bon, peu de films sont susceptibles de m’intéresser en ce moment, et comme j'adore l'ambiance rétro des années 50, je me suis laissée tenter par une comédie romantique française...
Pour commencer, le générique de début est très esthétique et coloré et nous plonge d'emblée dans les années 50.

Bande annonce :

L'histoire c'est celle de Rose Pamphile, fille du gérant du bazard d'un petit village de Normandie, jolie blonde, la petite vingtaine, qui rêve d'intégrer le monde des "dames de la ville". Le film commence par un entretien d'embauche pour un poste de secrétaire chez un assureur (interprété par Romain Duris). La file est longue pour ce poste car, comme l'affirme Rose, dans les années 50, secrétaire est le métier dont toutes les femmes rêvent! D'ailleurs, une secrétaire se doit d'avoir des lunettes même si elle a une bonne vue. Ses concurrentes ne manqueront pas de lui faire remarquer et de lui donner des conseils vestimentaires.

Malgré ses maladresses et son ignorance du métier, elle se démarque en tapant rapidement à la machine avec juste deux doigts. Son patron, l'assureur Louis Echard, l'embauche donc à l'essai et voit en elle sa pouliche qu'il pourra entraîner en vue de la faire participer aux concours de dactylo qui font alors fureur. Romain Duris interprète l’archétype du patron dans les années 50 : en costume, gros fumeur, macho, misogyne, appelant les filles "mon chou" et ne voyant en Rose qu'un moyen de se mettre en valeur...Toutefois, au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire, on verra des fêlures dans sa carapace et le machiste s'éclipsera pour faire face au sentimental. La transition est d'ailleurs un peu rapide et surtout très clichée.

Déborah François interprète quant à elle une Rose Pamphile plus subtile, une jeune fille sage mais qui s'émancipe rapidement, une femme à l'étroit dans sa vie, dans son époque, qui rêve de se démarquer et se lamente d'être "une fille banale qui ne sait rien faire". Quand son amie (l'ex de Louis Bejard, interprétée par la pulpeuse Bérénice Béjo) lui demande quel homme elle aimerait rencontrer, elle répond "un homme qui considère la femme comme son égale", un gros silence s'installe en face!
Lorsque son patron lui propose de s'installer chez lui afin de la coacher pour la faire participer aux concours de dactylo, elle y verra un moyen de sortir de l'ordinaire, voir de se rapprocher de lui. Or, celui-ci prendra la chose très sérieusement et, comme il le dit à son ami au début du film, une relation est inenvisageable entre un sportif et son entraîneur!


C'est également un film sur l'histoire de la dactylographie. Afin d'assister le plus rapidement possible leurs patrons qui croulent de plus en plus sous la paperasse, les secrétaires se doivent d'écrire le plus vite possible sur leur machine à écrire. Comme le film le souligne, "la vitesse c'est le progrès" et les machines à écrire visent à améliorer la technique de frappe.Une véritable compétition s'instaure entre secrétaires. 
Louis Echard entraîne Rose Pamphile comme si c'était une sportive de haut niveau en lui apprenant à taper avec tous ses doigts, en lui instaurant un code couleur (qui l'amènera à se vernir les doigts de différentes couleurs ce qui entraînera ensuite une mode!), en lui faisant suivre des cours de piano afin d'assouplir ses doigts puis enfin en l'incitant à taper sans regarder les touches.


Elle est ensuite fin prête pour remporter le tournoi de dactylographie de Normandie, puis pour participer au championnat de France et viser le concours mondial qui a lieu aux Etats-Unis. Devenue star publicitaire, Rose affirmera d'ailleurs : "l'avenir, c'est le clavier!" Tout au long du film on voit défiler toutes les marques de machines à écrire de l'époque, dont les commerciaux voient dans ces concours un excellent moyen de promotion et sont prêts à exploiter le filon jusqu'au bout. Les représentants de la marque Jipa, le père et le fils du même nom, excellent dans leurs rôles cyniques et hypocrites!
A la fin du film, Louis Echard dessine d'ailleurs le prototype de la machine à bulle, qui sera réellement commercialisé en 1961 par IBM.
Populaire, Rose le deviendra notamment grâce aux médias (télévision, radio, cinéma) qui en font une icône féminine. Populaire, c'est également le nom de la dernière machine à écrire à la mode que toutes les ménagères rêveront d'avoir, grâce ou à cause des publicitaires.

Comme je l'ai dit plus haut, l'histoire d'amour qui se trame est un peu niaise et beaucoup de personnages sont des stéréotypes (la copine de village rondouillette, simple et enthousiaste, le papa ronchon, la gouvernante d'internat vieille fille fourbe et hypocrite...). Par ailleurs, certaines scènes semblent surjouées, notamment au début du film.
Toutefois, j'ai apprécié l'ambiance rétro mais assez bien retransmise des années 50 : quantité d'objets de l'époque y sont représentés, on admire un défilé de vieilles voitures, les vêtements rappellent une époque où rares étaient les filles qui portaient des pantalons... Les mentalités sont également bien retransmises, entre tradition et modernité, avec l'apparition de nouveaux appareils électro-ménagers et le développement des médias, cette comédie retrace aussi le début de l'émancipation féminine. De plus, on apprend beaucoup de choses sur la dactylographie. La dactylo, un art ou un sport? En tout cas un moyen de pouvoir travailler et donc de s'émanciper pour les femmes des années 50.

Dans l'ensemble, Populaire est donc une comédie douce et plaisante,  une bluette sympathique mais sur laquelle il y a quand même pas mal de choses à dire!

lundi 3 décembre 2012

Un song writer plein de douceur

Neil Halstead

Un peu de douceur à écouter en regardant tomber la neige...
Voici un chanteur britannique folk que je viens de découvrir. Des ballades calmes et jolies, pour se détendre au coin du feu en hiver ou dans un bon bain, à écouter en faisant sa séance de yoga ou simplement pour se reposer après une journée fatigante. Et si vous avez des insomnies, quelques musiques de Neil Halstead devraient être assez efficaces pour vous aider à rejoindre les beaux rêves!


Dans Palindrome Hunches, sorti en septembre 2012, qui est déjà son troisième album, Neil Halstead nous offre une musique aérienne, de belles guitares, quelques fois un piano, le tout supplanté de sa douce voix feutrée, comme s'il nous murmurait à l'oreille. Certaines chansons font penser à du Simon & Garfunkel, mais Neil chante seul et tant mieux. Il parvient à créer avec succès une ambiance féerique et chaleureuse.



Le plus étonnant c'est que ce chanteur faisait parti avant d'un groupe de rock bruyant nommé Slowdive, que je ne connais pas. Il fit également parti du groupe pop - rock  Mojave 3, que je découvre aussi.
Il semble que ce soit dans sa carrière solo, la quarantaine passée, qu'il trouve finalement une plus grande reconnaissance.

Quelques extraits :

Tied to you

Full Moon Rising

Digging Shelter

Découvrez les autres chansons ici

Discographie:
Sleeping on Roads / Neil Halstead (2002, 4AD)
Oh! Mighty Engine / Neil Halstead  (2008, Brushfire)
Palindrome Hunches / Neil Halstead (2012, Brushfire)