mardi 13 mai 2014

D'une vie à l'autre : quand les secrets politiques refont surface dans une famille norvégienne

D'une vie à l'autre

Voici un petit film allemand - norvégien qui mérite le détour. 1990, la chute du mur du Berlin, la réunification allemande, la fin de la Guerre Froide. Quel est le lien entre ces faits historiques et la famille norvégienne dans laquelle nous sommes immergés au début du film? La mère Kathrin travaille dans une agence de publicité, son mari est capitaine de navire, leur fille étudiante est déjà maman et la grand-mère vient à la rescousse de la famille débordée pour garder le bébé, tous forment ainsi une famille apparemment normale et bien occupée.


Or, le film commence par une scène où Kathrin arrive à l'aéroport, se rend dans les toilettes pour se changer et met une perruque avant d'embarquer incognito pour l'Allemagne. On sait d'ores et déjà qu'elle a des secrets.


Arrivée en ex-RDA, elle se rend dans un Lebensborn , un orphelinat abandonné, à la recherche d'une ancienne infirmière. On pense bien sûr qu'elle est à la recherche de son passé d'orpheline. Mais la suite du film nous réserve bien des surprises. Un avocat enquête sur le devenir des enfants nés de père allemand et arrachés à leur mère norvégienne pour être envoyés en Allemagne et s’intéresse de près à la famille de Kathrin, en vue d'un procès de réhabilitation à la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Cela n'enchante pas du tout cette dernière et viendra compliquer la paisible existence qu'elle s'était construite.


Ce film met la lumière le passé de l'Allemagne. Tout d'abord le passé nazi avec le cas des "Lebensborn", ces orphelinats montés par lesSS en vue de renouveler la "race aryenne". Lors de l'occupation des pays voisins de l'Allemagne, les femmes ayant eu des relations avec des soldats allemands ont donné naissance à des bébés qui leur ont ensuite été arrachés et envoyés dans ces Lebensborn. C'est cet aspect qui est abordé ici. Le film aborde également la politique de la Stasi dans l'ex RDA, de 1950 à 1990.

Bande-annonce :


En effet, le réalisateur met en évidence les méthodes d'espionnage de la Stasi, le service de renseignement de la RDA, qui n'hésitait pas à endoctriner et former des enfants dès leur plus jeune âge pour en faire des agents de renseignement, à manipuler de nombreuses personnes et à éliminer les gêneurs.

D'une vie à l'autre s'inspire de faits réels et m'a permis de découvrir ce triste pan de l'histoire, c'est pourquoi j'ai trouvé ce film très intéressant.


Avec un petit coté rétro dans la réalisation, fidèle aux années 1990, ce film est assez réussi et j'ai été rapidement happée par l'histoire. Seul bémol, les "flach back" en version brouillée m'ont semblé des fois surfaits. 
Dans l'ensemble c'est un bon film, entre drame familial, film historique et film d’espionnage L'actrice interprétant Kathrin et celle jouant sa mère, toute en retenue, sont remarquables.
En bonus, quelques beaux panoramas des côtes sauvages de Norvège.

Petite remarque concernant l'affiche du film : il est écrit "le croisement réussi entre "La vie des autres" et "Borgen" mais franchement je n'ai pas vu le rapport! (surtout avec Borgen, ce n'est pas parce-qu’un film est scandinave qu'il faut forcément faire le rapprochement!)

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