mardi 18 novembre 2014

Interstellar : impressionnant voyage dans l'espace aux dimensions philosophique et métaphysique

Encore un film catastrophe américain doublé d'un film sur la conquête spatiale ? Encore un film à gros budget? Du déjà vu, certes. Mais Christopher Nolan (Inception, The Dark Knight... ) réalise avec Interstellar un film assez novateur en la matière puisqu'il donne une véritable place à la Science et à la recherche. De plus, c'est un film où les relations humaines sont une force, un moteur, notamment l'amour et la filiation. L'émotion est sans cesse présente, sans toutefois devenir mélodramatique.


L'histoire :

Dans un futur pas si lointain, l'avenir de la Terre semble de plus en plus compromis : tempêtes de poussière, pollution, maladies respiratoires, problèmes d'agriculture (seul le maïs pousse encore)... Bref l'Humanité court à sa perte avec ces catastrophes écologiques.
Cooper (interprété par Matthew McConaughey), ancien ingénieur en aérospatial reconverti par défaut dans l'agriculture, tente de faire vivre sa ferme avec ses deux enfants Murph', 10 ans, Tom, 15 ans, et son beau père. Passionné de sciences et d'astrophysique, il interprète, accompagné de sa fille, les signes susceptibles d'envisager un avenir meilleur.  Un jour, Cooper et Murph' tombe sur un campement secret de la Nasa.

Cooper et sa fille devant leur ferme

Ils découvrent que des scientifiques continuent d'explorer l'univers à la recherche d'une planète viable. S'il n'y en a pas dans notre système solaire, ces derniers ont remarqué un "trou" qui permettrait d'explorer d'autres galaxies. Cooper est alors sollicité pour piloter la navette spatiale et découvrir de nouvelles galaxies. Il accepte l'aventure et doit quitter ses enfants sans savoir s'il va les revoir un jour, puisque le temps est différent dans l'espace : quelques jours de voyage dans une autre galaxies équivalent à plusieurs dizaines d'années sur la Terre.


Le film est bien construit, bluffant de réalisme. La première partie nous plonge dans l'Amérique agricole, le tout est très plausible et on sent vraiment l'ambiance "fin du monde" dans ces grandes étendues où les cultures subissent toutes sortes de maladies, où l'air devient irrespirable. La dimension catastrophe est appuyée par des témoignages de personnes âgées, dans un futur pas si lointain, racontant les difficultés de la vie "d'avant" qui correspond en fait au début de l'histoire.
Ensuite, certaines scènes sont très émouvantes, notamment la scène de séparation entre Cooper et sa fille, avec qui il est très proche. On s'attache très vite aux personnages principaux, notamment à la fillette.

Murphy à 11 ans

Murphy adulte

Interstellar dure 2h50, il est donc difficile de tout analyser tellement il s'y passe de choses.
Le périple dans l'espace est palpitant, on est souvent accroché à son siège presque comme dans Gravity (sans l'effet 3D toutefois). Cooper et ses acolytes, dont deux robots intelligents (qui peuvent participer à une conversation et ont un pourcentage d''humour!) en voient de toutes les couleurs. Au tumulte des décollages du vaisseau spatial, succède le calme pesant et angoissant de l'espace infini. D'ailleurs, l'Espace et ses mystères sont bien décrits, expliqués et superbement réalisés, on est vite happé par ces domaines inconnus.
le vaisseau spatial Endurance

Alors bien sûr, c'est un blockbuster, mais c'est aussi un film qui pose des questions sur notre responsabilité vis à vis de l'avenir de notre planète ainsi que sur l'espace, tout en abordant des aspects philosophiques. Interstellar est bien construit, le spectateur est tenu en haleine, il y a beaucoup de surprises, d'émotion, et surtout, contrairement à Gravity, un scénario élaboré et bien ficelé qui s'appuie sur des faits scientifiques. Nolan s'autorise toutefois à imaginer la constitution d'un trou noir et nous offre une  scène incroyable aux dimensions métaphysiques qui constitue quelque part le noyau du film. De plus, on ne peut qu'admirer la prouesse technique pour nous faire ainsi voyager dans l'espace, le tout est d'un grand esthétisme.

Cooper et son accolyte Brand découvrent une nouvelle planète

Je reconnais que des choses m'échappent pour comprendre comment on aboutit au dénouement, qui arrive d'ailleurs un peu trop rapidement par rapport au reste du film. Mais je pense que Christopher Nolan nous invite à imaginer une science encore plus complexe que celle qui existe aujourd'hui, à nous laisser porter, à rêver également un peu.
Et, ça marche, puisqu'après être sorti de la salle, on garde la tête dans les étoiles encore un bon moment.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire