vendredi 11 mars 2016

Baron Noir : une série politique plutôt réussie !

Baron noir est la première série politique française, diffusée tout récemment sur Canal Plus. Ayant adorée la série danoise politico-médiatique Borgen, j'étais curieuse de voir ce que donnerait une série politique à la sauce française.
Alors, bien que totalement différente de Borgen dans le fond comme dans la forme, je me suis laissée emporter par cette série que je trouve vraiment bien ficelée, avec un bon rythme et de nombreux rebondissements. On est plongé dans les luttes de pouvoir d'un grand parti politique français : le parti socialiste.


Kad Merad interprète avec brio Philippe Rickvaerdt, un homme politique impitoyable. Député maire socialiste de Dunkerque, il est entièrement dévoué à la politique et surtout prêt à tout pour défendre sa cause et ses intérêts. Au cours des premiers épisodes, son objectif est d'accompagner son mentor et candidat à la présidence de la République, Francis Lauzanet et il se démène pour faire élire celui-ci Président de la République. Ce dernier, interprété brillamment par Niels Arestrup, est lui aussi un homme politique arriviste, désabusé et déterminé prêt à tout pour conserver son pouvoir.

Bande-annonce :

Les deux hommes politiques se croient intouchables et n’hésitent pas à user de mensonges, de corruption, (où l'on parle de financement illégal de campagne électorale, par exemple...), de chantage, de manipulations, etc. Par la suite, ils deviennent rivaux et, dès lors, sont prêts à tout pour tenter d'écraser l'autre, même à s’allier au parti adverse !


Au fil des épisodes, les rivalités personnelles finissent par gagner sur les rivalités politiques et les divisions se multiplient au sein du parti. Dans un tel système, les alliés d’un jour peuvent à tout moment devenir ennemis et les ennemis peuvent s’avérer des alliés selon la situation.


Entre ces deux fortes personnalités, une femme politique intelligente et déterminée tisse sa toile. Amélie Dorendeu est la conseillère en communication du président et va, malgré elle, être amenée à diriger le Parti. Grâce à ses connaissances, son sens de la diplomatie et à son expérience du monde politique elle parviendra de plus en plus à se faire entendre des deux ténors. Femme de l'ombre, elle voit ainsi son influence progresser.



Le nouveau gouvernement doit s'imposer dans un climat social difficile (un fort taux de chômage, une absence de débouchés après les études, etc) et tente tant bien que mal de faire passer certaines mesures sociales "phares", censées marquer le quinquennat. Cependant, ces mesures certes toujours bien calculées politiquement semblent éloignées de la réalité du terrain.
Le gouvernement tente aussi d'imposer des mesures dans un climat de tension avec les instances européennes, où plane la menace de sanction pour cause de dette... Bref, vous l'aurez compris, il y a de nombreuses références à l'actualité dans cette série !


En suivant Philippe Rickwaert, on suit en parallèle l'évolution de la vie politique de Dunkerque et celle du Gouvernement à Paris. Lorsque Philippe entre au Gouvernement, sa première adjointe Véronique, fidèle amie et militante, espère prendre la mairie. Mais Philippe souhaite garder son influence sur sa ville. Entre les plages du Nord et les rues de Paris, il aura des fois bien du mal à s'y retrouver, surtout lorsque des difficultés surgissent dans ces deux cercles politiques et que sa fille adolescente souhaite se rapprocher de lui. Multipliant les mensonges et les manipulations pour conserver son pouvoir, va t'il parvenir à s'en sortir ?

Baron noir met en évidence le rôle important des médias, véritable vitrine pour les politiques, que ce soit la presse écrite, en ligne, la radio ou la télévision. On voit au gré des épisodes apparaître Patrick Cohen sur France Inter ou Audrey Pulvard à France TV, ce qui donne encore plus d'authenticité à cette fiction.




On est plongé dans les rouages d'un parti politique et le rôle des militants politiques est mis en exergue. Cependant, on a comme l'impression que ces militants font figures de marionnettes dans un parti dirigé (manipulé?) par des "barons", où les luttes de pouvoir et défis personnels prennent le dessus sur l'intérêt commun.


Pour conclure, je dirai que cette série est à la fois passionnante, cynique et affligeante. Certes, cela reste de la fiction, mais il n’en reste pas moins que les luttes de pouvoir en politique y sont bien décrites. Il en ressort une vision assez réaliste des enjeux politiques actuels et une vision désabusée d'un système dominé par un groupe de "barons" pour qui les rivalités personnelles l'emportent sur l'intérêt commun.

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